Être une fille, c’est pas être moins bien qu’un garçon


C’est Adeline Dieudonné qui m’a inspiré cet article : dans une chronique au début de l’été, elle remarquait avec justesse que courir comme une fille, se battre comme une fille, se comporter comme une fille, ça ne sonne pas comme courir comme un homme, se battre comme un homme, se comporter comme un homme. Nous serions de mauvaise foi de ne pas le reconnaître : mais je dois admettre que les principaux détracteurs (pas d’écriture inclusive ici, c’est volontaire *wink wink*) du féminisme sont généralement de mauvaise foi… Aussi, c’est parti !

Bienvenue dans le monde merveilleux de « Une fille, c’est moins bien qu’un garçon » :

Cette étude a prouvé que les adultes ne vont pas réagir de la même façon aux pleurs d’un nourrisson, si c’est une fille ou si c’est un garçon. On va plus vite consoler la petite fille, le petit garçon survivra. Si la question vous intéresse, n’hésitez-pas à lire Les Couilles sur la Table, de Victoire Tuaillon (de rien).

C’est dans ce même livre que j’ai appris le fun fact suivant : les parents seraient plus enclins (deux fois plus nombreux, pour être exacts) à chercher sur Google « Mon fils est-il surdoué » et « Ma fille est-elle en surpoids » que l’inverse. Et je ne fustige pas les parents (les miens sont très bien, au demeurant), car eux-même l’ont hérité. C’est le principe d’une construction ! Mais ce n’est pas une excuse non plus, on peut (se) déconstruire et réfléchir à des alternatives. J’ai une amie par exemple qui a refusé de connaître le sexe de son enfant avant l’accouchement, pour éviter qu’on lui offre du rose (comprendre : une panoplie de dinettes et poupée pour jouer à la maman) pour une fille, du bleu (comprendre : des voitures, des fusées, des héros balafrés) pour un garçon.

D’ailleurs, cet épisode d’Un podcast à soi est édifiant. Je vous laisse l’écouter, peut-être que vous pourriez l’enregistrer dans vos favoris, et l’envoyer au prochain « en fait pendant la préhistoire les hommes ils chassaient le mammouth c’est parce qu’on a plus de forces alors que vous vous gardiez les enfants dans la grotte » : vous allez gagner du temps, vous verrez ! Vous pouvez l’accompagner d’un haiku que je vous offre :

Le préhistoriq’
C’est toi, c’est vous, c’est pas mon
Problème, bisou


Si vous pensez que je m’attarde sur des enfantillages, détrompez-vous. Vous avez déjà entendu cette horrible expression : « Femmes au volant, mort au tournant » ? Bon, déjà c’est faux, et je ne vais pas argumenter, il y a des gens qui font des statistiques et je propose qu’on leur laisse la parole. Toutefois, c’est un bon exemple, à nouveau, et dans la vie d’adulte, que faire comme une femme n’est pas valorisant. Ou est-ce qu’on parle de ces fameux « sacs de filles » dans lesquels ce serait le bazar ? Sachez qu’on serait très heureuses d’avoir des poches, dans nos vêtements, mais manifestement quelqu’un, quelque part, continue à penser qu’on est obligées de sortir de chez nous avec une valise.

Mais c’est une autre histoire, que vous raconterais peut-être demain ? Ah non, demain on parle d’études statistiques, justement.

Et je vais rien vous cacher, j’en ai gros !

C’est fatiguant, d’être féministe. De façon générale, je ne suis pas contre le débat, pourvu qu’il soit un minimum constructif. Mais cette question « Non mais ça va vous avez le droit de vote, qu’est-ce qu’il vous faut de plus ? » me rends dingue.

Du 1er au 25 décembre, voici votre calendrier féministe. Chaque jour, une réponse plus ou moins cinglante, pour égayer vos repas de famille et vos apéros Zoom : et si grâce à moi, vous ne passez pas de meilleures fêtes de fin d’années, gardez bien en tête que ce qui ne fait pas partie de la solution, fait peut-être partie du problème.

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