
J’a-dore cette chronique de Marina Rollman (c’est cadeau) car elle permet de synthétiser en 5 minutes et 29 secondes tout ce qui se joue dans les (trop) loooooongs débats sur le travail du sexe.
Déjà, « pute » ou « fils de pute » ne devrait pas être une insulte : on en parlait l’autre jour, les mots ont un poids !
Il y a énormément d’hypocrisie dans les débats qui entourent le travail du sexe : tout à coup, il devient un grand sujet sur la liberté. Comme le souligne Marina Rollman avec intelligence, quand il s’agit d’aides-soignants au bout du rouleau ou d’ouvriers d’entretien des autoroutes, y a plus personne.
On mélange ça avec un peu de traite humaine (un peu de décence s’il vous plait : ne comparez plus une camgirl avec des histoires de kidnappings), et on obtient un mélange bien rance, infantilisant et paternaliste.
Attention, la phrase qui suit est compliquée mais c’est de la faute des autres : il y a des féministes qui trouvent qu’on devrait avoir le choix pour tout SAUF pour le travail du sexe ET que si on le choisit, c’est que ce n’est pas un choix ET qu’on doit en être libéré.e.s. De la même façon que pour les féministes qui n’acceptent pas les personnes trans dans le militantisme, vous manquez de logique et ça me désole.
Le féminisme, c’est pour tout le monde. C’est participer à la construction d’une société plus juste, où on pourrait devenir tous-tes heureux.
Pour le moment, la prostitution ne peut pas se dérouler dans de bonnes conditions : c’est ce qui est problématique, et c’est ce sur quoi on devrait déjà agir. Offrir des conditions sereines, par exemple pour les français, en supprimant la pénalisation du client qui a dégradé les conditions de travail de tout le monde. Par exemple pour les belges, en n’oubliant pas une fois la crise du covid19 passée, de ré-ouvrir les lieux dédiés : on vous surveille et on vous lâchera pas.
Et si pour une fois, on écoutait la parole des concerné.e.s avant de donner son avis ?
Je ne peux que vous recommander cet épisode de Transfert, celui-ci d’un Podcast à soi, ainsi que le Putain de podcast. Je vous souhaite une belle écoute.
Demain, j’aurais encore une excellente raison d’être en colère contre le patriarcat et j’espère que vous aussi.
PS : édit du 15 décembre : la bouleeeeeeeeette, j’ai oublié de citer « La politique des putes » qui est pourtant vraiment un monument. Il faut l’écouter, surtout si vous n’êtes pas d’accord avec moi. Après, on en reparle. Bisous.
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C’est fatiguant, d’être féministe. De façon générale, je ne suis pas contre le débat, pourvu qu’il soit un minimum constructif. Mais cette question « Non mais ça va vous avez le droit de vote, qu’est-ce qu’il vous faut de plus ? me rends dingue.
Du 1er au 25 décembre, voici votre calendrier féministe. Chaque jour, une réponse plus ou moins cinglante, pour égayer vos repas de famille et vos apéros Zoom : et si grâce à moi, vous ne passez pas de meilleures fêtes de fin d’années, gardez bien en tête que ce qui ne fait pas partie de la solution, fait peut-être partie du problème.
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